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Le dodo est un exemple emblématique d'extinction, souvent cité.

En wp:fr:biologie et en wp:fr:écologie, l'extinction est la disparition totale d'une wp:fr:espèce ou d'un groupe de wp:fr:taxons, réduisant ainsi la wp:fr:biodiversité.

Les écologues distinguent cette extinction numérique de l'extinction fonctionnelle qui est la réduction de taille de la population d'une espèce telle qu'elle conduit à la raréfaction ou à l'extinction d'autres espèces dans la communauté, ce qui altère la fonctionnalité et la stabilité de l'wp:fr:écosystème[1].

À travers l'évolution, de nouvelles espèces apparaissent par le processus de la wp:fr:spéciation — où de nouvelles variétés d'organismes émergent et se développent quand elles sont capables de trouver et d'exploiter une niche écologique — et des espèces disparaissent quand elles ne sont plus capables de survivre dans des conditions changeantes ou face à une concurrence qu'elles ne peuvent affronter. Typiquement, une espèce s'éteint en 5 à 10 millions d'années (hors période de crise bio géologique)[2], bien que certaines espèces, appelées fossiles vivants, survivent pratiquement inchangées pendant des centaines de millions d'années, comme la famille des wp:fr:Ginkgoaceae, qui date d'environ {{unité|270000000|ans. Seulement 1/1000 des espèces ayant existé sont encore vivantes aujourd'hui[2],[3].

Les données de l'archéopaléontologie montrent que les taux d'extinction, avant la propagation de l'homme sur toute la planète, étaient invariablement faibles, et que les extinctions de masse étaient des événements relativement rares. Démarrant approximativement il y a 100 000 ans et coïncidant avec la croissance du nombre et de la répartition des hommes, l'extinction des espèces a augmenté à un taux sans précédent[4] depuis la grande extinction du Crétacé, atteignant un taux d'extinction de 1.0–2,2 % des espèces dans les dernières décennies du XXe (une espèce sur 1000 tous les 1000 ans selon l'wp:fr:Évaluation des écosystèmes pour le millénaire)[5]. Ce phénomène est connu sous le nom d'wp:fr:extinction de l'Holocène et représente la sixième[6],[7],[8] extinction massive.

Au début des années 2000, des experts estiment que plus de la moitié des espèces alors vivantes pourraient s'éteindre avant 2100[9],[10]. Cette prévision a été contestée par Bjorn Lomborg[11],[12], mais fin 2014 une nouvelle évaluation publiée dans la revue Nature[13],[14] conclut qu'il reste impossible de précisément quantifier toute la biodiversité, mais pour les espèces connues la situation s'aggrave : les amphibiens sont les plus menacés (41 % d'espèces en danger), devant les oiseaux (26 %) et les mammifères. 60 % des coraux pourraient mourir avant même 2050. Si l'on considère la fourchette d'une évaluation prospective (36 000 espèces disparaissant par an vers 2010-2014) la Modèle:6e extinction (75 % des espèces auraient alors disparu) pourrait advenir vers 2200 (si rien de plus n'est fait pour l'éviter).

Aux causes anciennes et naturelles d'extinction (chasse, surexploitation...) se sont ajoutées des causes anthropiques récentes telles que les effets des wp:fr:pollutions, de la wp:fr:surexploitation des wp:fr:ressources naturelles, de la destruction des habitats ou de l'insularisation[15] induite par la wp:fr:fragmentation écologique croissante des paysages. Ces effets qui pourraient dans un proche avenir être exacerbés par les effets du wp:fr:dérèglement climatique. Depuis 1900, les disparitions d’espèces ont été multipliées par 100, soit un rythme sans équivalent depuis l’extinction des dinosaures[16].

Selon le rapport d'évaluation mondial sur la biodiversité et les services écosystémiques de 2019, w:en:Global Assessment Report on Biodiversity and Ecosystem Services publié par wp:fr:IPBES, la biomasse de mammifères sauvages a diminué de 82%, les écosystèmes naturels ont perdu environ la moitié de leur superficie et un million d'espèces sont menacés d'extinction, tous en grande partie à la suite d'actions humaines. 25% des espèces végétales et animales sont menacées d'extinction[17][18][19].

voir

Notes et références

  1. Gauthier Chapelle, Michèle Decoust, Le vivant comme modèle, Albin Michel, , p. 121.
  2. 2,0 et 2,1 (en) (en) Mark Newman, « A Mathematical Model for Mass Extinction », Cornell University, (consulté le 9 juin 2007).
  3. (en) David Raup, Extinction: Bad Genes or Bad Luck?, New York, W.W. Norton and Company, (ISBN 978-0-393-30927-0), p. 3-6.
  4. (en) MSNBC, « Species disappearing at an alarming rate, report says » (consulté le 5 juin 2007).
  5. (en) Nigel E. Stork, « Re-assessing current extinction rates », Biodiversity and Conservation, vol. 19, no 2,‎ , p. 357-371 (DOI 10.1007/s10531-009-9761-9).
  6. extrait de la revue Entropia, http://www.entropia-la-revue.org/spip.php?breve140.
  7. De Wever P.(dir.), muséum d'histoire naturelle de géologie, http://geologie.mnhn.fr/biodiversite-crises/page7.htm.
  8. détail des cinq autres crises majeures: http://geologie.mnhn.fr/biodiversite-crises/page4.htm.
  9. (en) E.O. Wilson, The Future of Life (ISBN 0-679-76811-4). Voir aussi (en) Richard Leakey, The Sixth Extinction : Patterns of Life and the Future of Humankind (ISBN 0-385-46809-1).
  10. Agence Science-Presse, La Modèle:6e, et La Modèle:6e (4e partie) : quelles conséquences?, .
  11. Bjorn Lomborg, L'écologiste sceptique, p. 365 et suivantes, mais cet ouvrage est très largement contesté par les pairs de l'auteur.
  12. Paul Colinvaux (en) 1989 “The past and future Amazon.” Scientific American, May 1989:102-8.
  13. Richard Monastersky, « Biodiversity: Life – a status report », Nature, vol. 516,‎ , p. 158–161 (lire en ligne).
  14. voir aussi « Species in the red » (audio), associé à l'article de Nature cité ci-dessus.
  15. W.F. Fagan, P.J. Unmack, C. Burgess et W.L. Minckley, « Rarity, fragmentation, and extinction risk in desert fishes », Ecology, vol. 83, no 12,‎ , p. 3250-3256 (DOI 10.1890/0012-9658(2002)083[3250:RFAERI]2.0.CO;2, lire en ligne [PDF]).
  16. « La sixième extinction de masse des animaux s’accélère », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le 7 août 2017)
  17. (en) Jonathan Watts, « Human society under urgent threat from loss of Earth's natural life », sur the Guardian, (consulté le 26 mai 2019).
  18. (en) « Humans Are Speeding Extinction and Altering the Natural World at an ‘Unprecedented’ Pace », sur The New York Times, (consulté le 26 mai 2019).
  19. « Communiqué de presse: Le dangereux déclin de la nature : Un taux d’extinction des espèces « sans précédent » et qui s’accélère », sur www.ipbes.net (consulté le 26 mai 2019).