Maladie à virus Ebola

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La maladie à virus Ebola[2], également appelée fièvre hémorragique Ebola ou fièvre d’Ebola[3], est la maladie provoquée par le virus Ebola, qui touche les primates et d'autres animaux tels que le porc. Il s'agit d'une fièvre hémorragique virale aiguë accompagnée d'une atteinte sévère de l'hémostase et du système immunitaire conduisant à une grave immunodépression[4],[5]. Présentant un tableau clinique identique à celui des affections à virus Marburg, la maladie à virus Ebola est réputée plus grave et le plus souvent mortelle chez l'homme, avec un taux de létalité atteignant parfois 90 % lors des flambées épidémiques. Ces dernières surviennent principalement dans les villages isolés d'Afrique centrale et d'Afrique de l'Ouest, à proximité des forêts de feuillus humides tropicales et subtropicales[4]. Aucun facteur de prédisposition à l'infection n'a été identifié ; toutefois, les personnes de 20 à 30 ans semblent particulièrement sensibles au virus.

Il n'existe pas encore de vaccin ni de traitement spécifique homologué[6],[7], bien que plusieurs d'entre eux soient localement en cours d'essais cliniques sous le contrôle de l'OMS contre l'épidémie apparue en Afrique de l'Ouest en 2014, tels que le cAd3-ZEBOV, le VSV-EBOV, le favipiravir (Avigan), ou encore le brincidofovir. La prise en charge des personnes atteintes repose avant tout sur des soins palliatifs intensifs. Le virus se transmet à l'homme à partir d'animaux sauvages et circule ensuite au sein des populations humaines par contact avec les fluides corporels de personnes présentant les symptômes de la maladie (à l'issue de la période d'incubation), voire par voie entérale[8], mais pas par aérosols (voie aérienne)[9]. On pense que des chauves-souris frugivores de la famille des ptéropodidés constituent le réservoir naturel du virus Ebola[7],[10], bien que les porcs aient été également impliqués dans la transmission d'un virus de même type[11].

L'épidémie qui a sévi en Afrique de l'Ouest en 2014 et 2015 a été provoquée par un virus très semblable à celui identifié lors de précédentes épidémies en RDC, au Congo et au Gabon[12],[13], une première étude ayant d'abord fait penser à une mutation de ce virus, à 97 % identique à celui que l'on retrouve en République Démocratique du Congo[14]. Elle avait provoqué au 27 mars 2016, selon les données recueillies par l'OMS à partir des informations communiquées par les autorités des dix[15] pays concernés, la mort de 11 323 personnes sur 28 646 cas recensés[16], soit une létalité globale de 39,5 % ; si la remontée d'informations s'est par la suite progressivement fiabilisée, l'OMS avait cependant averti le 14 août 2014 que « les équipes opérant sur les sites de l'épidémie constatent des signes évidents que les données rapportées sur le nombre de cas et de morts sous-évaluent largement l'ampleur de l'épidémie »[17].

Une nouvelle épidémie frappe la République démocratique du Congo en 2019, faisant plus de 1 000 morts.[18]

  1. (en) David M. Pigott, Nick Golding, Adrian Mylne, Zhi Huang, Andrew J. Henry, Daniel J. Weiss, Oliver J. Brady, Moritz U. G. Kraemer, David L. Smith, Catherine L. Moyes, Samir Bhatt, Peter W. Gething, Peter W. Horby, Isaac I. Bogoch, John S. Brownstein, Sumiko R. Mekaru, Andrew J. Tatem, Kamran Khan et Simon I. Hay, « Mapping the zoonotic niche of Ebola virus disease in Africa », eLife, vol. 3,‎ , e04395 (PMID 25201877, PMCID 4166725, DOI 10.7554/eLife.04395, lire en ligne)
  2. Maladie à virus Ebola sur le site de l'OMS, avril 2014.
  3. Dictionnaire de l’Académie de médecine.
  4. 4,0 et 4,1 (en) Milanga Mwanatambwe, Nobutaka Yamada, Satoru Arai, Masumi Shimizu, Kazuhiro Shichinohe et Goro Asano, « Ebola Hemorrhagic Fever (EHF): Mechanism of Transmission and Pathogenicity », Journal of Nippon Medical School, vol. 68, no 5,‎ , p. 370-375 (PMID 11598619, DOI 10.1272/jnms.68.370, lire en ligne)
  5. (en) Brian H. Harcourt, Anthony Sanchez et Margaret K. Offermann, « Ebola Virus Selectively Inhibits Responses to Interferons, but Not to Interleukin-1β, in Endothelial Cells », Journal of Virology, vol. 73, no 4,‎ , p. 3491-3496 (PMID 10074208, PMCID 104118, lire en ligne)
  6. (en) Eric M. Leroy, Pierre Rouquet, Pierre Formenty, Sandrine Souquière, Annelisa Kilbourne, Jean-Marc Froment, Magdalena Bermejo, Sheilag Smit, William Karesh, Robert Swanepoel, Sherif R. Zaki et Pierre E. Rollin, « Multiple Ebola Virus Transmission Events and Rapid Decline of Central African Wildlife », Science, vol. 303, no 5656,‎ , p. 387-390 (PMID 14726594, DOI 10.1126/science.1092528, lire en ligne)
  7. 7,0 et 7,1 (en) Eric M. Leroy, Brice Kumulungui, Xavier Pourrut, Pierre Rouquet, Alexandre Hassanin, Philippe Yaba, André Délicat, Janusz T. Paweska, Jean-Paul Gonzalez et Robert Swanepoel, « Fruit bats as reservoirs of Ebola virus », Brief Communications, vol. 438, no 7068,‎ , p. 575-576 (PMID 16319873, DOI 10.1038/438575a, Bibcode 2005Natur.438..575L, lire en ligne)
  8. (en) Daniel G. Bausch, A.G. Sprecher, Benjamin Jeffs et Paul Boumandouki, « Treatment of Marburg and Ebola hemorrhagic fevers: A strategy for testing new drugs and vaccines under outbreak conditions », Antiviral Research, vol. 78, no 1,‎ , p. 150-161 (PMID 18336927, DOI 10.1016/j.antiviral.2008.01.152, lire en ligne)
  9. (en) Scott F. Dowell, Rose Mukunu, Thomas G. Ksiazek, Ali S. Khan, Pierre E. Rollin et C. J. Peters, « Transmission of Ebola Hemorrhagic Fever: A Study of Risk Factors in Family Members, Kikwit, Democratic Republic of the Congo, 1995 », Journal of Infectious Diseases, vol. 179, no Supplément 1,‎ , S87-S91 (PMID 9988169, DOI 10.1086/514284, lire en ligne)
  10. (en) Herwig Leirs, James N. Mills, John W. Krebs, James E. Childs, Dudu Akaibe, Neal Woollen, George Ludwig, Clarence J. Peters, Thomas G. Ksiazek Modèle:Et al., « Search for the Ebola Virus Reservoir in Kikwit, Democratic Republic of the Congo: Reflections on a Vertebrate Collection », Journal of Infectious Diseases, vol. 179, no Suppl. 1,‎ , S155-S163 (PMID 9988179, DOI 10.1086/514299, lire en ligne)
  11. (en) Hana M. Weingart, Carissa Embury-Hyatt, Charles Nfon, Anders Leung, Greg Smith, et Gary Kobinger, « Transmission of Ebola virus from pigs to non-human primates », Scientific Reports, vol. 2,‎ , p. 811 (PMID 23155478, PMCID 3498927, DOI 10.1038/srep00811, lire en ligne)
  12. (en) Gytis Dudas et Andrew Rambaut, « Phylogenetic Analysis of Guinea 2014 EBOV Ebolavirus Outbreak », PLoS Currents, vol. 6,‎ (PMID 24860690, PMCID 4024086, DOI 10.1371/currents.outbreaks.84eefe5ce43ec9dc0bf0670f7b8b417d, lire en ligne)
  13. (en) Sébastien Calvignac-Spencer, Jakob M. Schulze, Franziska Zickmann et Bernhard Y. Renard, « Clock Rooting Further Demonstrates that Guinea 2014 EBOV is a Member of the Zaïre Lineage », PLoS Currents,‎ (DOI 10.1371/currents.outbreaks.c0e035c86d721668a6ad7353f7f6fe86, lire en ligne)
  14. (en) Sylvain Baize, Delphine Pannetier, Lisa Oestereich, Toni Rieger, Lamine Koivogui, N'Faly Magassouba, Barrè Soropogui, Mamadou Saliou Sow, Sakoba Keïta, Hilde De Clerck, Amanda Tiffany, Gemma Dominguez, Mathieu Loua, Alexis Traoré, Moussa Kolié, Emmanuel Roland Malano, Emmanuel Heleze, Anne Bocquin, Stephane Mély, Hervé Raoul, Valérie Caro, Dániel Cadar, Martin Gabriel, Meike Pahlmann, Dennis Tappe, Jonas Schmidt-Chanasit, Benido Impouma, Abdoul Karim Diallo, Pierre Formenty, Michel Van Herp et Stephan Günther, « Emergence of Zaire Ebola Virus Disease in Guinea — Preliminary Report », The New England Journal of Medicine,‎ (PMID 24738640, DOI 10.1056/NEJMoa1404505, lire en ligne)
  15. Il s'agit de la Guinée, du Liberia, de la Sierra Leone, du Nigeria, du Sénégal, de l'Espagne, des États-Unis, du Mali, du Royaume-Uni et de l'Italie.
  16. (en) WHO: Ebola Situation Reports publié le 30 mars 2016 sur le site de suivi de l'épidémie de l'Organisation mondiale de la santé.
  17. (en) « WHO Ebola news », Global Alert and Response (GAR), sur OMS, (consulté le 16 août 2014) :Modèle:Citation bloc
  18. « Ebola en RDC: le cap de mille morts franchi, l'inquiétude redouble », sur www.dhnet.be,